Ça y est, le troisième jour de cette semaine de workshop est déjà bien entamé. Les étudiants d’Arago continuent de se succéder par groupes le matin et l’après-midi, et trouvent une façon de s’organiser afin de travailler le plus efficacement possible.
En ce mercredi, un fourmillement d’idées mais surtout de matières et d’expérimentations se déploie dans l’école. Les volumes commencent à prendre forme, les idées se concrétisent et les élèves se lancent dans la dernière ligne droite vers les jurys.
Contrairement au lundi où l’heure était à la réflexion, cette journée fut rythmée par la créativité des étudiants. En effet, c’est aujourd’hui que l’école a commencé à être investie par un grand nombre de matériaux plus ou moins farfelus et que les expérimentations ont réellement débutées. Sculpture, gravure, lino, couture, assemblage et découpage, tout le monde a mit la main à la patte pour avancer un maximum aujourd’hui, demain étant le dernier jour avant les jurys.
Pour certains, c’est le début du stress et des appréhensions, un certain stress qui peut parfois fonctionner comme un moteur et lancer la machine de la création.
Un élan d’énergie et de productivité s’est fait ressentir tout au cours de la journée, dans les salles et jusque dans les couloirs de l’école.
Malgré le stress qui commence à monter, les étudiants gardent le sourire et, étonnement, aucun clash n’a été répertorié aujourd’hui.
Le temps s’accélère, ça commence à jouer le chronomètre et ça se voit ! Les ateliers débordent des salles et les workshopers qui étaient bien sages et bien assis à leurs tables jusqu’à ce matin se mettent à l’aise et s’étalent un peu partout.
Aujourd’hui j’ai mis 30 minutes rien que pour atteindre ma salle de travail. Entre les cartons en travers de l’escalier, les bouts de verre par terre à l’étage et les écorces d’arbres dans le couloir, il va bientôt falloir que je crée un google maps spécial LISAA pour trouver l’itinéraire le plus rapide entre le rez de chaussée et le deuxième étage.
Bizarrement, les profs, eux, se téléportent sans aucun problème d’une salle à l’autre ce qui m’amène à me demander si il n’y aurait pas un passage secret dans l’école.
Bref en attendant je ne peux plus aller dans mes toilettes fétiches tranquille (celles tout de suite à droite en rentrant) parce que certains ont eu une envie soudaine de les repeindre en noir pendant que d’autres ont décidé de condamner le seul couloir de l’étage pour faire pendre ce qui ressemble au pot-pourri de Noël de ma grand-mère Jacqueline. Je suis donc obligé de faire un détour en passant par deux salles annexes et en répétant avec la sincérité d’un gosse qui jure ne pas avoir mangé de chocolat alors qu’il en a plus autour de la bouche que dans son ventre que « je suis vraiment désolé de vous déranger » et que « oui oui vous allez gagner c’est magnifique » Vous l’aurez donc compris avec tout ça aujourd’hui je suis un peu chafouin.
ZOOM SUR LES JOURNALISTES RADIO( – LES GEEKS)
Oui les geeks, vous avez bien entendu, parce que même si les journalistes radios et les journalistes réseaux sociaux sont dans le même bateau, la salle 5 est porte fermée depuis le début de la semaine et les journalistes radios sont portés disparus.
Du coup écoutant mon coeur héroïque, je suis allée voir si il ne seraient pas mort à la suite d’un raid WOW qui aurait mal tourné et qui aurait mit plus de 48h à se terminer. Après tout, fixer son écran sans boire ni manger ni aller se soulager pendant deux jours, je vous laisse imaginer l‘horreur si c’est vraiment ce qu’il s’est passé.
Bon, bonne nouvelle ils sont en vie et vu ce qu’ils ont fait en deux jours je comprend pourquoi on ne les a pas trop vu. Ces 12 touche-à-tout ont déjà fait 2 reportages comportant plusieurs interviews sur les élèves de LISAA, plusieurs directs live, des podcasts, des musiques enfin bref ils se sont vraiment transformés en mini radio. En même temps avec Lucas KARST et Luc LEROY d’ODC Live en intervenants, ils ont intérêt à carburer.
Je sais, je sais LISAA Strasbourg à la grande classe. On a réussi à se dégoter un super partenariat avec ODC Live. Alors la je vous vois venir « Euh ouais euh mais Marine c’est quoi ODC Live? » Déjà tu te calmes et ensuite j’y viens c’était prévu.
Lucas KARST et Luc LEROY
ODC Live c’est LA webradio électro strasbourgeoise 100% indépendante. Avec un studio fixe au Graffalgar de 8h à 21h, des émissions hebdomadaires mais aussi un tas de créneaux ouverts à n’importe quel DJ voulant se produire ne serait-ce qu’une heure (faut juste que t’envoi une démo la radio). Tout le matériel est de qualité, mis à disposition et le petit plus: on peut suivre les sets en direct et de partout comme si on y était.
En tout cas, leur équipe vit à 100 à l’heure: lives Facebook, conférences au Shadock, festival Contre-Temps, Longevity, Pelouses sonores, soirées au Mudd, au Fat ou encore à la Kultur, ils se sont développés à une vitesse hallucinante en seulement 3 ans. Aujourd’hui ils possèdent leur propre logiciel de programmation et de streaming en direct avec un seul objectif: mettre en avant des artistes locaux, puis nationaux et internationaux. (ouais je les vantent trop bien mais bon faut aussi que j’ai mon année).Alors on clique les poulets !
Mardi, 2e jour du Workshop. L’avis est unanime, on s’amuse beaucoup plus aujourd’hui ! La timidité s’est bien estompée, les étudiants ne tournent pas rond et se mettent à fond dans leurs projets ! Les tables se remplissent, maquettes, dessins, ballons, vidéos, sons… mardi tout est permis !
Nous sommes allés échanger avec plusieurs groupes :
« Habitat » : les étudiants créent un jeu de survie dont le contexte est post-apocalyptique, le but étant d’essayer de survivre sur la Terre, Mars et plus si affinités… ;
« Énergie » : pour ce sujet, on dénonce l’industrie pétrolière à l’aide de sons, de visuels et maquettes d’espaces. Par exemple, pour l’espace imaginé, le spectateur s’engouffre dans un parcours de plus en plus oppressant, se voyant devenir impuissant ;
« Le son » : c’est un travail de scénographie qui règne ici. Les étudiants mettent en scène la situation des migrants en transit grâce à différents sons qui seront différents dans chaque endroit de la salle ;
« La mobilité » : une appli’ qui recycle ! Celle-ci va reconnaître les matériaux recyclables ou non. De plus, elle va aussi avoir un rôle éducatif car on pourra y trouver de multiples informations sur le recyclage ;
« Jeu » : métro, boulot, dodo ! Les étudiants de LISAA cassent la routine en créant des jeux optiques (comme avec la technique de l’ombro-cinéma) dans le métro ;
« L’alimentation » : création d’un burger dans le style d’un zootrope. Celui-ci mettra en scène un personnage qui mange un burger, le défèque, le re-mange… tournant en boucle pour sensibiliser les enfants à la malbouffe ;
« Akane » : le but du projet spécial de Rennes cette année est de décorer la façade du bijoutier Boulanger Prieur et du magasin Lacoste de formes végétales. De plus, les étudiants ont pour objectif d’insérer « une montre molle » et « un crocodile » pour représenter ces magasins partenaires. L’idée étant d’intégrer ces symboles dans la végétation comme une variante de « où est Charlie ».
Grâce à leur esprit d’équipe, cette année, ils ne seront peut-être pas charrette !
Quelques présentations des membres du WGO et des professeurs de l’école :
En cette deuxième journée, les idées prennent forment et la conception commence ! L’esprit d’équipe se resserre pour donner la meilleure réponse possible à chaque projet ! Quand un groupe parle d’enfant à gagner dans un jeu de téléréalité, d’autres s’initient au tricot. Les sujets sont multiples et l’école se voit créative à tous les étages. Et quoi de mieux qu’une mascotte pour distribuer de la bonne humeur à tout le monde ! Vive Léon le ballon !